L’ostéo-intégration est un concept apporté
par
le suédois Per- Ingvar Brånemark appuyé par des recherches
fondamentales et
des
études cliniques ayant maintenant plus de 40 ans de recul.
Sa première étude expérimentale
en
1952 consistait à placer un implant en titane
dans
le tibia d’un lapin et
de filmer in vivo, à
l’aide d’une
chambre
optique en titane
fixée à l’implant, les phénomènes de circulation sanguine, de revascularisation et de réparation osseuse. Une fois l’étude terminée, lorsque le Professeur Brånemark
voulu récupérer sa chambre optique, il se rendit compte qu’elle était
soudée à l’os du
lapin. Le concept d’intégration implantaire venait
de
naître (Riaud, 2014).
Brånemark a révolutionné l’implantologie en apportant l’idée qu’un contact direct entre l’os et l’implant était fondamental. C’est l’ostéo-intégration.
Figure 2 : le contact direct entre un os et un implant (coloration au trichrome de Masson).
Ces études ont ainsi permis à Brånemark de définir l’ostéo-intégration comme étant :
« La connexion structurelle et fonctionnelle directe entre un os vivant et remanié et la surface d’un implant supportant une charge et fiable dans
le temps ».
Zarb
et Albrektsson,
définissent quant à eux l’ostéo-intégration comme : « un
processus par
lequel est obtenue une connexion rigide et cliniquement
asymptomatique entre un matériau inerte et l’os. Cette connexion est maintenue
sous une charge fonctionnelle ».
Figure 3 : implant ostéo-intégré dans l’os et charge fonctionnelle.
Les critères d’ostéo-intégration internationalement reconnus
sont ceux d’Albrektsson
et coll (1986) bien qu’un certain nombre
de remarques complémentaires de Zarb et coll
(1991) semblent devoir être prises en compte.
Classification d’Albrektsson et coll :
1- Un implant isolé et indépendant doit être immobile lorsqu’il est testé
cliniquement ;
2- La radiographie ne doit montrer
aucune zone radio-claire
autour de l’implant ;
3- La perte osseuse verticale
annuelle doit être inférieure à 0,2mm après la première année de mise en fonction de l’implant ;
4- Chaque implant doit être exempt de signes et symptômes persistants et/ou réversibles, tels que
la douleur, les infections,
les névropathies, les
paresthésies ou l’effraction du canal mandibulaire.
5-
Dans le contexte des critères mentionnés, un taux de succès de 85% à la fin d’une période
d’observation de 5 ans et de
80%
à la fin d’une période de 10
ans doit être le taux minimum.
Classification de Zarb et Coll. :
Les nuances apportées par cette classification nous permettent
une analyse des résultats plus proche de la réalité.
1- La mobilité : le critère de l’immobilité doit être précisé.
L’élasticité de l’os,
surtout au maxillaire, permet de mobiliser
l’implant même si son ostéo- intégration est
bonne. Le test le plus valide semble être celui de la
percussion avec un manche métallique. Si le son est « clair », il n’existe pas de mobilité
alors que si le son est « mou », un tissu
fibreux entoure l’implant et entraîne
une
mobilité de l’implant détectable cliniquement ou va l’entraîner à court
terme sous les
charges
occlusales.
2- Espace
radio-clair péri-implantaire
: lié
directement
à
la
mobilité
de l’implant, liée elle-même à la
présence de tissu fibreux. Dans sa définition de
l’ostéo-intégration, Brånemark accepte un contact direct os-implant sur 90%
de
la surface.
3- Perte osseuse marginale : La limite acceptable semble être aux environs de
0,2mm après la première année, la perte osseuse après la chirurgie étant très
variable selon les
cas considérés.
4- Confort du patient : un implant ne peut être considéré comme un succès si
sa présence entraîne un inconfort au patient.
5- Profondeur du sillon gingivo-implantaire
: ce critère est très controversé et ne semble pas acceptable pour
juger
du
succès d’un implant.
6- Etat
gingival
: Les
relations
entre l’inflammation
gingivale
et le succès implantaire ne sont pas clairement définies.
7- Dommages aux dents adjacentes :
sont des complications d’origine
iatrogène si les deux éléments sont en place, et sont considérés comme des
échecs
si l’un des éléments a du être déposé.
8- Atteinte du canal mandibulaire, du sinus maxillaire, ou du plancher des fosses nasales
: les implants pénétrants dans les fosses nasales ou le sinus
maxillaire
ont un taux de succès
inférieur.
9- Apparence : l’implant doit permettre la mise en place d’une couronne dans des
conditions fonctionnelles
et
esthétiques satisfaisantes.
10-Infection persistante : tout implant à l’origine d’une infection permanente ou
fréquente ne doit pas être considéré
comme un succès.
11-Durée
d’utilisation : l’ostéo-intégration montre une faible chute initiale
des résultats, puis une remarquable stabilité dans le temps.
Les critères développés par Zarb et coll sont semblables à ceux définis en 1986 par
Albrektsson et coll, sauf que le résultat prothétique
est
pris en compte. Ils prennent également en compte la satisfaction du patient, critère très difficile à juger et à quantifier.
Il semble donc raisonnable d’adopter,
pour les études cliniques et statistiques
actuelles
des
implants ostéo-intégrés, les critères définis par Albrektsson et coll. La seule modification à effectuer est l’évaluation de la mobilité implantaire qui selon cette classification entraîne la dépose de tous les
implants.
Nous retenons donc
cette classification simplifiée pour juger d’un
succès implantaire :
SUCCES IMPLANTAIRE
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Etude radiographique : aucune zone
radio-claire autour
de l’implant
|
Perte osseuse verticale annuelle ˂
0,2mm après la première année de mise en
fonction de l’implant.
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Absence de signes et symptômes persistants et/ou irréversibles tels que douleurs, infections et névropathies.
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